Quand je pense à demain
Je l'écris en deux mots
Comme deux mains d'Humains
Les paumes peau à peau
Peu à peu s'animant
Mues par un même aimant
Et dans un même élan
Les dix doigts se mêlant.
Une main qui se ferme
C'est Demain compromis
Et c'est l'Humain remis
A plus ou moins long terme.
A moins qu'elle soit ferme
Comme un poing insoumis
Qui réclame le terme
De haines ennemies.
Une main qui se tend
C'est autant d'autres mains
Qui ouvrent le chemin
Sur lequel on entend
Chanter les lendemains
Lentement, sûrement,
Au rythme simplement
De maints et maints refrains.
Et une main qui s’ouvre
Une main qui découvre
Une main, c'est l'outil
Qui bâtit sur la grève
Le château de nos rêves
En petits grains subtils ;
Avant d'être la main,
Tantôt tenant la plume,
La charrue ou l'enclume,
Qui forgeront Demain.
Une main, c'est toujours
La moitié du che-min
De la cour au jardin,
Du jardin à l'Amour ;
Une main, c'est velours,
Lorsque sous la caresse,
Peu à peu disparaissent
Les pleurs d'un coeur trop lourd.
Et une main qui s’ouvre
Une main qui découvre
Une main c’est porteur
de bague et de bagage
mais aussi d’un langage
qui a bien des lecteurs
Elle est langue des signes
elle est vraie, elle est belle
ELLE EST UNIVERSELLE
je l’affirme et je signe
La main c’est le maillon
Qui formera la chaîne
Où d’autres mains humaines
Par milliers, par millions,
Traceront les sillons
D’une moisson prochaine
Sans violence, sans haine
Et sans révolution
Et une main qui s'ouvre
Pour un humain qui souffre,
C'est Demain qui s'engouffre
Dans un livre... ou un Louvre.
Quand je pense à demain
Je l'écris en deux mots
Comme deux mains d'Humains
Les paumes, peau à peau
Peu à peu s'animant
Mues par un même aimant
Et dans un même élan
Les dix doigts se scellant.